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L'Histoire du Vietnam

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    World is home
  • 18 oct. 2018
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : 21 oct. 2018



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Les origines…


L’histoire du Vietnam est une lutte incessante contre des envahisseurs. Pendant plus de 1000 ans les vietnamiens subirent la domination chinoise et ce ne fut qu’en 932 que le général Ngô Quyên réussit à défaire les armées chinoises lors d’une bataille navale sur le fleuve Bach Dang. A partir de cet acte d’indépendance et jusqu’au XIIIème siècle les Vietnamiens purent consolider leur indépendance malgré les assauts répétés des Chinois, des Khmers, des Chams et des Mongols. Cependant, cette courte période prit fin au début du XVème siècle avec la reprise du pouvoir par le voisin Chinois.




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Cette période marqua pendant longtemps la société vietnamienne car, pendant cette occupation, les chinois obligèrent les intellectuels vietnamiens à émigrer en Chine, entrainant ainsi une « fuite des cerveaux » qui pénalisera de nombreuses années le Vietnam. Cette période fut notamment décrite par le poète vietnamien Nguyên Trai (1380-1442) : « Toute l’eau de la mer orientale ne saurait suffire à effacer la tache de leur ignominie ; tous les bambous des montagnes méridionales ne sauraient produire assez de papier pour recenser leurs crimes. » Cette funèbre période ne prendra fin qu’en 1471. Pourtant, le Vietnam ne connaitra pas encore l’unification de son territoire car du 17ème au 18ème siècle le Vietnam va se trouver être séparé en deux parties. Le nord aux seigneurs Trinh, le sud aux seigneurs Nguyên.









Ce n’est qu’au tout début du 19ème siècle que la dynastie des Nguyên arrive à unifier de nouveau le pays après la prise d’Hanoi. Pourtant, à l’autre bout du monde, de grandes puissances voient leurs appétits s’aiguiser et leur soif de conquête va bientôt s’abattre sur ces terres d’Asie.

La colonisation française


L’arrivée européenne qui marquera durablement l’histoire vietnamienne est celle de l’armée française en 1847, lorsqu’elle attaque le port de Danang en représailles à l’emprisonnement de missionnaires catholique par l’empereur Thiêu. A partir de cette date, la colonisation française de l’Indochine, et donc du Vietnam est inéluctable. Saigon est prise en 1859 et l’empereur Tu Duc signe un traité cédant aux français les trois provinces orientales de la Cochinchine. Puis, en 1887, la France proclame l’Union indochinoise, regroupant le Cochinchine, l’Annam, le Tonkin, le Cambodge et le Laos, et mettant de ce fait fin à l’indépendance du Vietnam.




Mais le désir d’indépendance ne s’est jamais réellement éteint chez nombres de vietnamiens et c’est à cette époque, en 1890, que né Nguyên Tat Thant qui, dans quelques années, prendra alors le nom de Hô Chi Minh (« Celui qui éclaire »).


Cette résistance face à la colonisation française permet au communisme de s’implanter dans le pays. Ainsi, en 1941 est fondée la Ligue pour l’indépendance du Vietnam, autrement appelée Viêt-minh.


En 1940, la France est défaite par l’Allemagne d’Hitler. Cette déroute a pour conséquence que le régime de Vichy autorise les troupes japonaises, alliées du Führer, à occuper le Vietnam. De cette période, le Vietnam retiendra la terrible famine causée par l’occupant nippon qui fit 2 millions de morts sur une population de 10 millions d’habitants, mais aussi l’émergence du Vietminh comme seule véritable force d’opposition aux français et japonais. Avec la fin de la seconde guerre mondiale, l’affaiblissement des occupants, l’heure de la révolte est arrivée.


Dès le printemps 1945 le Vietminh a réussi à prendre le contrôle du nord du pays et déclare le soulèvement général, qui sera appelé par la suite « révolution d’Août ». Face à lui le sud se coalise pour faire face à cette force communiste. Le Gouvernement français décide de reprendre possession de « son » empire et le 24 septembre 1945 le général Leclerc arrive à Saigon en déclarant : « Nous sommes venus réclamer notre héritage. »


Les français arrivent alors à reprendre, du moins officiellement, le contrôle de l’ensemble du territoire vietnamien. Pourtant le Vietminh reprend les armes dès 1946, entrainant le début de la Guerre d’Indochine.



La Guerre d’Indochine (1946-1954)


La victoire n’était pas acquise et pourtant, lorsque Hô Chi Minh déclarera « Vous pouvez tuer dix de mes hommes pour un des vôtres. Même avec cet avantage, vous perdrez et je gagnerai. » ses déclarations se révèleront exactes. Même avec le soutien des américains, les français n’arriveront pas à décimer cet adversaire pourtant inférieur en armes mais dont la soif d’indépendance permit de faire face à tous les obstacles. Avec la défaite française de Diên Biên Phu le 7 mai 1954, qui entraina la reddition de plus de 10 000 soldats français, c’est plus de 8 ans de guerre qui va prendre fin et, le 21 juillet 1954, la guerre d’Indochine prend fin avec la signature des accords de Genève. En 8 ans de guerre, c’est plus de 35 000 soldats français qui trouveront la mort et bien plus du côté vietnamien.


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Le pays reste pourtant divisé au niveau du 17ème parallèle en deux parties, avec au nord les communistes et au sud un catholique, Ngô Dinh Diêm, farouchement anticommuniste et soutenu par les Etats-Unis. Pourtant, rapidement, Ngö Dinh Diêm se révèle être de plus en plus despotique, à tel point que les Etats-Unis favorise un coup d’état à son encontre et, en 1963, plusieurs généraux prennent le pouvoir après avoir exécuté Diêm et ses frères.


Mais la guerre, elle, fut toujours présente dans l’esprit de Vietnamiens et c’est dès l’année 1959 que le nord communiste lança la campagne pour « libérer » le sud. Très vite le nord prend le dessus et en 1965 l’armée du sud Vietnam est en quasi déroute, avec plus de 2 000 désertions chaque mois.



La guerre du Vietnam (1955-1975)


Face à cette montée du communisme au Vietnam, et dans un contexte de Guerre Froide qui voit s’opposer les deux puissances mondiales Russe et Américaine, chacune représentant une idéologie (Communisme / Capitalisme), les Etats-Unis ne peuvent faire autrement qu’accroitre leur effort pour appuyer le Vietnam du Sud. En 1964, le Congrès des Etats-Unis donne alors au président Johnson le pouvoir d’engager au Vietnam toute action jugée nécessaire sans avoir à en référer au Congrès : la Guerre du Vietnam pouvait commencer.


Dès la fin de l’année 1965, 184 300 militaires américains étaient déjà arrivés au Vietnam. Malgré les forces qu’engagèrent les américains, malgré les tanks, les milliers de bombardement et les ravages du napalm, le Vietminh (force communiste du nord) résista une nouvelle fois aux assaillants étrangers. Si les américains contrôlaient les campagnes la journée, la nuit le Viêt-cong reprenait l’avantage, se battant tels des maquisards, multipliant les pièges et embuscades. Les massacres de civils que causèrent les bombardements américains, notamment sur les « zones de feu à volonté », entrainèrent le ralliement de la population au Viêt-cong.



Avec "l’offensive du Têt" (nouvel an) en janvier 1968, c’est un tournant majeur dans la guerre du Vietnam qui arrive. En cette soirée du 31 janvier 1968, un commando Viêt-cong arrive à investir l’ambassade américaine de Saigon mais fait face à l’hostilité inattendue de la population. Furieux, les américains lancent alors une contre offensive mais le sort en est jeté. Les images de la guerre entrainent un bouleversement dans l’opinion publique américaine et le soutien populaire décroit fortement. En cette même année 1968 Nixon est élu président des Etats-Unis et, malgré une hausse des combattants au début de l’année 1969, avec plus de 543 400 américains sur le sol vietnamien, la pression populaire contre cette guerre devient de plus en plus forte et organisée.


Ce n’est que le 27 janvier 1973 que les Etats-Unis, le Nord-Vietnam, le Sud-Vietnam et le Viêt-cong signeront les accords de Paris entrainant la fin de la guerre et le retrait des troupes américaines.


Mais la guerre n’est finie que pour les américains, car le sud Vietnam doit continuer à se battre face au nord communiste mais cette fois ci, seul. Cette offensive du nord commence en 1975 et en quelques jours les forces communistes arrivent à Saigon, entrainant la fuite des derniers américains encore sur le territoire, et la chute du régime sud-vietnamien. C’est cette offensive qui sera également la cause de la fuite de nombreux sud-vietnamiens vers d’autres pays et qui seront tristement connus comme les « boat people ».


En hommage au leader du nord, Saigon est alors renommée Hô Chi Minh-Ville et en 1976 le Vietnam est de nouveau unifié après plusieurs décennies de guerre meurtrière.




En huit années de guerre du Vietnam, ce sera 7 millions de tonnes de bombes largués, 58 177 américains tués et plusieurs millions de vietnamiens, civils et militaires, tués durant la guerre. Un pays dévasté et ruiné bien que désormais unifié.



Le Vietnam d’aujourd’hui


Après la Guerre du Vietnam le pays a mis de nombreuses années à relever la tête. Toujours faible et devant faire face à un voisin chinois hostile, allié au Khmers rouges, le Vietnam sait sa sécurité précaire. A tel point qu’il envahit le Cambodge aux mains des terribles Khmers rouges, ce qui entrainera l’attaque de la Chine pendant 17 jours en l’année 1979, mais qui se retira finalement face aux efforts de l’armée vietnamienne.


Ce n’est qu’en 1986, à l’image de la Perestroïka mise en place en Russie par Gorbatchev, que le leader vietnamien Nguyên Van Linh appliqua le Doi moi (réforme économique) qui permit doucement au pays de se redresser. A la suite de l’effondrement de l’URSS en 1991, le Vietnam se tourna lui aussi progressivement vers l’économie de marché. Revenant dans le concert des nations, les Etats-Unis mirent même fin à leur embargo contre le Vietnam en 1994 et retrouvèrent des relations diplomatiques apaisées avec ce pays qu’il combattit pourtant si ardemment.



Aujourd’hui, quarante années après la fin de la guerre, le Vietnam voit apparaître une classe moyenne en pleine expansion, son revenu par habitant passer de 98$US en 1993 à 2 000$US en 2015 et pouvoir se vanter d’être l’une des dix économies à la croissance la plus rapide dans le monde. Malgré une forte corruption, le Vietnam a de nouveau relevé la tête. Bien que ses relations soient toujours tendues avec la Chine, notamment en mer de Chine, et malgré un pouvoir communiste dans ces deux pays, la guerre entre ces pays voisins n’est, pour l’instant, que peu probable. En effet, les accords et échanges commerciaux entre ces deux pays s’accroissent chaque année, faisant s’éloigner dans le même temps les risques de conflits.


Bien que marqué par son histoire, le Vietnam est aujourd’hui un pays qui peut regarder l’avenir avec optimisme et espérer que la paix, cette fois-ci, durera encore de nombreuses années.

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